This brilliant new album of CARLOS “ZINGARO”, GUILHERME RODRIGUES and JOSE OLIVEIRA just got a fine review, written by the great Jean-Michel Van Schouwburg on his Orynx-Improv’andsounds website. Order the album here.

“Rencontre au sommet du voloniste portugais Carlos Zingaro, une légende de la free-music, du violoncelliste « encore jeune » Guilherme Rodrigues, lui-même fils de l’altiste vétéran Ernesto Rodrigues, et du percussionniste José Oliveira, un des premiers collaborateurs des Rodrigues père et fils dans « Multiples », le premier album du catalogue Creative Sources cscd 001 – 2001. Ayant reçu ce CD “Zwosch, Zwosch & Zwosch” de son producteur, le très actif guitariste belge Dirk Serries, j’avais cru lire en vitesse qu’Ernesto en faisait partie. Mais surprise ! C’est José Oliveira, un bien intéressant percussionniste, parfait pour ce genre de trio dont les échanges incarnent toutes les mutations et phases de jeu possibles en manipulant les trois instruments : violon, violoncelle et percussions, sous tous les angles. C’est avec un malin plaisir que les deux cordistes évoquent précisément les frappes caractéristiques de rebond sur les peaux et ustensiles et savent s’en détacher avec élégance. Lorsqu’un drone en suspens est joué par le violoncelliste à l’archet, on entend poindre le sifflement du bord de la cymbale (archet, corde frottée ?). L’art de passer d’une séquence sonore à l’autre spontanément, subrepticement ou par contraste subit. Ce concert live at Festival DME @ Lisboa Inconum est joué d’une traite incluant les silences intermédiaires qui relance l’action collective. Dans ce deuxième mouvement, chacun joue son idée et tente le tout pour s’insérer dans celle de l’autre ou suggérer des nuances et une intention : un magnifique duo entre Guilherme R et José O à la fois rythmique libre et ostinati brisés duquel le violoncelliste semble s’évader, puis revient soutenir le percussionniste pour s’effacer discrètement alors que tinte une cloche. Troisième mouvement des pizzicati graves genre contrebasse ouvre l’espace pour la sonorité suave et les arabesques délicieuses de Carlos Zingaro. Les deux cordistes se jouent un contrepoint mutuel par-dessus les sourds et discrets martèlements bancals d’Oliveira sur un tambour assourdi. Effets de cavalcades et coups d ‘archets intenses du violoniste accroché aux trois ou quatre mêmes notes d’une gamme désespérée dont il presse la vibration avec force sur la touche saturant le son alors que le batteur décale les pulsations en frappant hors-temps et désorganisant la cadence vers l’anarchie. Et ensuite … tout se conclut par surprise comme si tout cela n’avait pas existé. Trente-deux minutes évasives d’improvisation ludique véritable qui comprime le temps , la durée autant qu’ils en étendent sa perception et son ressenti. La virtuosité est sollicitée à quelques moments précis et justifiés par la dramaturgie implicite de l’événement musical et s’évanouit face aux émotions, aux qualités de timbre, au plaisir de jouer à l’inspiration du moment immédiat. J’ajouterai que la démarche pointilliste à la fois discrète et joviale de José Oliveira est en phase avec ces deux spécialistes éprouvés du violon qu’il soit « dessus » ou « basse » qui ont tant de choses à se dire et auxquels J.O. a tant à partager, donner et recevoir. Mirifique !”
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